Une journée de novembre de l'année
2005. Une journée banale comme tant d'autres. A quelques détails près. M. & Mme Wellington s'étaient réunis - accompagnés de leurs propres conseillers juridiques - dans un cabinet d'avocats. La raison de leur venue ? Le divorce de ces derniers. On pouvait penser que ce divorce allait se régler en bonne et due forme mais dès leur arrivée, dès leur regard croisé et dès le soupirement de Madame Hawkes-Barrow, la tension explosa .. de plus belle. «
Ce n'est pas moi qui ait la garde des enfants. C'est toi. » Monsieur Hawkes-Barrow était un type à l'apparence anodine. Ce n'était pas franchement un bellâtre mais son intelligence, sa culture et son porte-monnaie compensaient. «
Oui, et alors ? » «
Et tu peux me dire où ils se trouvent actuellement ? A la maison ? Chez ta mère ? » «
Non mais je rêve ! C'est un problème qu'on a déjà évoqué, on est pas là pour ça et encore moins pour parler de ma mère. » Tandis que madame Wellington était une femme fougueuse, coriace et indépendante. D'une beauté à couper le souffle, certains se demandaient pour quelle raison le Destin l'avait poussé dans les bras de cet homme qui ne l'égalait pas vraiment, physiquement parlant. Qu'importe, les contraires s'attiraient. «
Chez ta soeur ? » Monsieur Hawkes-Barrow avait le don de titiller les femmes. Il le faisait tant dans sa vie professionnelle que dans sa vie sentimentale. En tant que businessman de renom, son emploi du temps s'avérait beaucoup chargé au point qu'il ne puisse pas voir comme il se doit sa 'femme'. En revanche, pour ses enfants, c'était une autre paire de manche. Il s'avérait être un père dévoué et attentionné. Personne ne pouvait lui reprocher cela. «
On est pas là pour parler de ça et je suis une excellente mère ! » «
Ou peut-être dans la caserne des pompiers à traîner avec des pompiers sympas ? » «
J'en ai plus qu'assez de ces allusions douteuses à propos de la manière d'élever nos enfants ! » Madame Wellington, de son prénom, Théa, était très souvent irritée vis-à-vis des propos que lui lançaient régulièrement son époux. De toute évidence, leur union n'allait pas tarder à s'estomper et tout cela ne sera que de l'histoire ancienne. «
Ils sont à la maison. Et j'ai le droit de te poser des questions à propos des enfants alors réponds ! » «
Ca fait sept ans que je m'occupe d'eux et je vais très bien ! » Nouvelle crise d'exaspération et nouveau questionnement de la part de 'Charlie', le - futur ex - mari de Thea. «
Je te demande où sont les enfants ?! » «
Charlie, je te déteste ! » «
Alors j'ai une idée, pourquoi tu n'irais pas te faire foutre ? » Bien entendu, pour les deux avocats, plus la situation tournait au vinaigre et plus le temps défilait et plus ils perdaient de l'argent et plus ... Ils en avaient bientôt terminé de leur énoncer la liste des faits. A présent, ils se devaient de passer à l'action et traiter les diverses demandes requises telles que 'Qui garde la maison ? Et le chien ? Et le palmier ?' Seulement avant d'entamer les raisons protocolaires, l'un des avocats osa prononcer le mot
miles et la situation dégénéra une nouvelle fis.
Round two. «
Je veux ces miles. » Le plus judicieux serait de partager et faire moitié-moitié ; c'est ce que proposa Ben, l'un des avocats. Manque de chance, vu la tronche que tirait l'époux, il était clair que sa réponse allait être négative. «
Il n'en est pas question ! J'ai gagné ces miles. » Bingo. «
Grâce à tes allers-retours à Boston pour voir ta p*te ? » Le sujet dérivait, comme souvent dans ce genre de situation. Charlie Wellington était certes, un homme occupé ainsi qu'un père de famille respectable, mais également un séducteur invétéré. «
Ce n'est pas une p*te, c'est une femme qui est libérée sexuellement. » «
C'est une strip-teaseuse alors arrête ! » Thea Hawkes-Barrow avait engagé un détective privé pour pister son mari et savoir si ce dernier entretenait une liaison extraconjugale. Ses dires se concrétisèrent rapidement lorsqu'on lui montra des clichés de son mari, à l'autre bout du monde, en compagnie d'une charmante jeune femme. «
Non ce n'est pas vrai ! » «
Elle s'appelle Angel et c'est une bitch blonde hair aussi inculte que toi, analphabète ! » De son côté, Charlie ne niait pas cette relation. Il est clair que son mariage battait de l'aile depuis bien longtemps alors il s'était dit que, trouver une autre femme, ne pourrait que lui remonter son moral plutôt bas. «
Vas-y, prends donc tes calmants de merde. » Sous antidépresseurs, Thea tentait de calmer ses pulsions et autres maux de tête qui la rongeaient depuis un bon moment. Peut-être que la solution à son problème se trouvait là, juste sous son nez, mais qu'elle était trop aveugle pour s'en rendre compte. Les avocats finirent par changer de disque, discutant du bon vieux temps où tous les divorces se déroulaient sans encombres, ou les (ex)partenaires quittaient le cabinet, l'air béas et le sourire aux lèvres. Ils vinrent même à entamer un chapitre sur le mariage des deux amants, parlant de leur deux beaux enfants et de la chance qu'ils avaient de les avoir. Finalement, Charlie et Thea s'accordèrent un regard suivi d'un mince sourire. «
Vous voulez bien lui donner un verre d'eau pour ses cachets. » L'un des avocats s'activa à tendre un verre d'eau à la quadragénaire avant de scruter le visage du mari, impassible. «
Tu garderas les miles. » «
Non chérie, garde les. » Les papiers furent enfin signés. Charlie et Thea étaient désormais divorcés et Thea avait la garde légitime de leurs enfants sans parler du fait qu'elle avait gagné les miles et que la maison sera bientôt sienne. Le prochain rendez-vous était fixé dans deux semaines
«
Files en moi un peu Spencer.» «
Rêve chérie, je garde tout ça pour moi. » Je commençais déjà à planer après m'être soufflé mes deux rails de cocaïne. Bon sang, qu'est-ce que ça me soulageait. Lussy était à mes côtés, enlaçant mon torse nu. Ses mains commençaient déjà à me tenir chauds mais je ne répliquais pas, aimant sa présence. La blondinette était aussi accro que moi. La drogue et tout ce que ça implique, c'était ce qui nous maintenait en vie, enfin, c'est ce que je me disais. Avant, il y avait Maibellyn mais maintenant, il y a les autres, toutes celles que je ramène en fin de semaine. Ca me consolait. Dans un sens, je me sentais moins seul et avais toujours à porté de mains, une fille avec qui passer la nuit ; tels des jouets, des passe-temps hebdomadaires, comme la drogue - mais c'était bien plus fréquent -. De l'autre, je pensais à
elle régulièrement. Putain. Elle hantait mes pensées, mes rêves, mes fantasmes. Même lors de mon dernier orgasme, j'avais murmuré son prénom, décevant complètement la fille avec qui je me trouvais. Maibellyn, pourquoi ai-je agis comme un idiot ? Cette question me ronge l'esprit et pourtant, je ne trouve pas de réponse. Tout s'était figé le jour où elle était partie, par ma faute. Une de perdue, dix de retrouvées ? C'était si facile à dire, moins à accomplir. Dès lors, j'avais continué ma chute, creusant un peu plus chaque jour un trou dans un sol si incertain. Je comblais son manque en ramenant des filles blondes pour ne plus repenser à
ma brunette. Mes études en informatique et mon boulot de barmaid me prenaient du temps, beaucoup de temps, ce qui me convenait. Au moins, je ne pensais plus à
elle. Encore aujourd'hui, la cicatrice s'est peu à peu recousue. Quand bien même, j'ose prononcer son prénom, je n'ai plus le coeur brisé. Jusqu'à quand ? Quand arriverais-je à l'oublier complètement ? Le chemin sera long et probablement semé d'embûches.